Keyvan Chemirani

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TEMPO 2018

BIOGRAPHIE

Né à Paris en 1968, Keyvan Chemirani grandit sur les hauteurs de Manosque. Il a été formé aux musiques savantes persanes par son père Djamchid, né à Téhéran, virtuose du zarb. Le Grand Maître avait à cœur de marier sa musique traditionnelle avec le théâtre (le Mahabharata de Peter Brook), la danse avec Maurice Béjart ou Carolyn Carlson ou la musique contemporaine. Aujourd’hui, Keyvan est à son tour devenu maître du zarb (tambour en forme de calice), du daf (tambour sur cadre) et du bendir (percussion méditerranéenne). L’art de la percussion iranienne est basé sur la poésie. La structure des pièces instrumentales pour zarb s’inspire de celle des poèmes persans, les coups portés sur la peau de chèvre qui recouvre l’instrument font échos aux pieds des vers. Mais pour Keyvan, la musique ne peut se limiter au répertoire séculaire persan car elle est avant tout partage. Il aime les rencontres et les mélanges pour créer des passerelles entre l’Orient et l’Occident et entre toutes les formes de musique (musique du monde, jazz, musique ancienne). Il est particulièrement sensible aux voix.   

Musicien curieux, il fait le tour des musiques du monde en improvisant avec de nombreux artistes, chanteurs et instrumentistes : le Breton Erik Marchand, l’Irlando-Crétois Ross Daly, l’Indienne du Sud Sudha Ragunathan, la séfarade Françoise Atlan, le compositeur de flamenco Juan Carmona ou son frère Bijan.  Ces improvisations appréhendent les caractères particuliers des différentes traditions et révèlent de manière étonnante les similitudes en montrant comment la percussion iranienne peut se rapprocher du son du tabla indien, comment la langue bretonne sonne presque méditerranéenne

Son instrument, le zarb, a su trouver une place dans le monde du jazz. Keyvan a collaboré avec des pointures comme Didier Lockwood, Sylvain Luc, Louis Sclavis ou Renaud Garcia-Fons. Explorateur, il aime également travailler avec des ensembles de musique ancienne comme l’Ensemble Gilles Binchois de Dominique Vellard, La Chapelle rhénane avec laquelle il a enregistré les Psaumes de David de Schütz ou encore Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón, qui l’a invité comme soliste et avec qui il a créé Il Diluvio universale de Falvetti au Festival d’Ambronay 2010.

Étudiant simultanément la musique et les mathématiques, il commence sa carrière musicale en 1989 en tant que soliste et accompagnateur. En tant que créateur, il est ambitieux. 

Son premier opus Le Rythme de la parole voit le jour en 2004. Il rassemble des invités venus d’horizons musicaux différents (Mali, Inde du Sud, Iran, Maroc, Provence, Bretagne, Turquie et univers arabo-andalou). En 2006, il produit du Rythme de la parole II, qui met en scène Ali Reza Ghorbani, Nahawa Doumbia et Sudha Raghunathan, trois chanteurs, porteurs chacun d’une tradition vocale.

Lors du Festival International des Musiques Nomades en 2005, Keyvan Chemirani rencontre le chanteur mauritanien Mohamed Salem Ould Meydah, Ensemble ils créent Tahawol, une rencontre inédite entre percussions persanes, danses et chants flamenco et mauritaniens.

Fidèle de Royaumont, il participe à des rencontres où s’articule la poésie orale du slam et l’expérience musicale comme Slam et percussions créé en 2005, ou Slam et souffle créé en 2006. Keyvan Chemirani transfère ainsi dans le champ des musiques actuelles et urbaines la jonction qu’il a su opérer entre structures prosodiques et musicales de plusieurs langues chantées.

2008 est marquée par sa rencontre avec le tabla indien de Pandit Anindo Chatterjee, qui aboutit à un disque Battements au cœur de l’Orient.

Seul ou entouré de musiciens remarquables comme sa sœur Maryam ou avec le trio formé à la fin des années 90 avec son père et son frère Bijane, il se produit dans le monde entier. il dévoile à son public les possibilités infinies des percussions persanes. Il a su transformer l’héritage musical persan en créations multiformes.

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